"Les instants les plus grands sont toujours au-delà du temps."

Le Temps, qui ne peut souffrir ce qui dure, a contre les livres une dent particulièrement féroce. Il craint par-dessus tout ces porteurs de germes, germes d'éternité où les idées demeurent vivantes et toujours prêtes à jaillir.

Le temps ne vous fait pas vieillir mais vous impose ses déguisements.

Je m'étais installé sous une porte cochère pour attendre que ça passe mais le temps est encore plus vieux que tout et il marche lentement.

Ayez plus d'espérance que de souvenirs ; ce qu'il y a eu de sérieux et de béni dans votre vie passée n'est pas perdu ; ne vous en occupez donc plus, vous le retrouverez ailleurs, mais avancez.

Je trouve également belle la maxime de Gavarni : Il s'agit de saisir ce qui ne passe pas dans ce qui passe.

La vie d'avant n'est qu'un souvenir anesthésié et la vie d'après se chuchote comme une promesse impossible.

Aucun prince, aucune réussite ne peuplaient ses rêves, simplement le temps étalé devant elle dont elle pouvait disposer selon sa volonté propre, un temps contemplatif qui la tiendrait à l'abri.

Elle aimait prolonger cet état de latence, d'engourdissement, ne rien prévoir, laisser aller les choses comme elles venaient, accueillir l'étirement du temps.

Moi j'aime bien ça, quand le temps glisse entre les mains, sans ennui, sans que rien de particulier se passe, juste la douceur d'être là.

Je n'aime pas le soir qui tombe. Ces jours qui s'en vont dans l'ombre, pour toujours.